La voiture, qui portera les couleurs de Peugeot aux 24 Heures du Mans et dans les « Le Mans Series » en 2007, sera la Peugeot 908, le 9 caractérisant les modèles d’exception de Peugeot et le 8 faisant suite au concept-car 907. Le choix s’est porté sur une voiture fermée, en phase avec l’évolution réglementaire annoncée par l’Automobile Club de l’Ouest le 16 juin 2006.
D’autre part, il était souhaitable de conserver une filiation avec celle qui a remporté deux fois les 24 Heures du Mans, en 1992 et 1993, la Peugeot 905. Si, techniquement, cette solution présente un certain nombre d’inconvénients (masse, hauteur du centre de gravité, problèmes d’exploitation), l’équipe Peugeot Sport pense qu’elle présente aussi des avantages, notamment en termes de rigidité de châssis et d’aérodynamisme.
La monocoque
La monocoque est en carbone et présente une véritable structure fermée, contrairement à la 905, qui était une « barquette » avec un arceau tubulaire rapporté. Ce type de structure apporte une forte rigidité naturelle (effet « coquille d’oeuf »), qui permet d’optimiser la masse de la monocoque.
La carrosserie et l’aérodynamique
Créé de toutes pièces au début de l’année 2006, le service aérodynamique de Peugeot Sport a eu la lourde tâche de définir une carrosserie aussi originale qu’efficace en seulement quelques semaines. Trois mois après l’arrivée du responsable aérodynamique, une maquette de la voiture subissait les premiers tests en soufflerie ! Les formes de la voiture résultent, non seulement, du nécessaire compromis entre finesse et traînée, mais aussi du besoin d’alimenter au mieux les différents échangeurs disposés à l’intérieur de pontons largement dimensionnés.
Suspensions, direction, freins
Compte tenu du challenge que représentent à la fois la conception d’une voiture complète en un temps record et le défi particulier de la motorisation HDi FAP, l’équipe Peugeot Sport a retenu des solutions éprouvées pour la définition des suspensions avant et arrière à poussants, de la direction assistée électriquement et du freinage.
La boîte de vitesses
Elle est en position longitudinale et permettra d’adopter jusqu’à 6 rapports, ce qui correspond à la limite réglementaire.
Elle a été dimensionnée pour supporter l’énorme couple du moteur, tout en maîtrisant au mieux les aspects masse et encombrement. La commande de boîte de vitesses est électropneumatique.
Le moteur
Le choix de l’architecture moteur s’est porté sur un 12 cylindres en V, ouvert à 100°, d’une cylindrée de 5.5 l.
La cylindrée maximale autorisée par le règlement a été choisie pour favoriser le fonctionnement à bas régime en facilitant l’admission d’air. Elle permet également, dans un premier temps, de limiter la puissance spécifique, puis de disposer d’un potentiel de développement intéressant.
Le nombre de cylindres résulte, d’une part, de la volonté de conserver un alésage très proche d’un alésage de moteur de série – afin de profiter pleinement du savoir-faire de Peugeot en matière de combustion diesel – et, d’autre part, de limiter la course à une valeur raisonnable. L’architecture V12, bien connue pour son bon équilibrage, réduit en outre les vibrations à un niveau minimal.
L’angle du V de 100° permet, comme l’architecture V12, d’abaisser la hauteur du centre de gravité, sans affecter la rigidité en torsion du moteur. Deux FAP sont situés à l’extrémité de chacune des lignes d’échappement. Ils permettront de garantir un fonctionnement moteur sans fumée, et ce, en toutes circonstances. Les lignes d’échappement sont les plus courtes possible, avec un collecteur « 6 en 1 » donnant dans un turbocompresseur Garrett, puis dans un filtre à particules très compact et débouchant par une sortie latérale, en avant de la roue arrière.
Le niveau de performances attendu – plus de 515 kW (700 ch.) de puissance et un couple dépassant les 1 200 Nm, sans précédent pour un moteur diesel, résulte directement du niveau de savoir-faire actuel de Peugeot en diesel, rapporté aux caractéristiques mécaniques du V12.
L’électronique
La 908 profitera pleinement de l’important savoir-faire de Peugeot Sport en matière d’électronique, acquis grâce à l’expérience accumulée sur les voitures du WRC, abondamment équipées d’électronique, notamment au niveau des différentiels. Peugeot Sport profitera également de l’expérience de Bosch qui fournira l’essentiel des composants et qui développera le « système voiture » sur la base de spécifications fournies par Peugeot Sport. De bonnes performances sont ainsi attendues en termes de « traction control », fonction fondamentale pour maîtriser le couple moteur lors de son passage vers la piste, en préservant au mieux les pneumatiques Michelin.
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